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LE CHATEAU DE BELLEVUE (A MEUDON)




Venez découvrir le château disparu ayant appartenu à Mme de Pompadour, à Louis XV, puis à Mesdames, tantes de Louis XVI. 
 
 
 

LE REZ DE CHAUSSEE 




Essai de restitution du salon de Compagnie de Mme de Pompadour, vers 1750.
Restitution graphique de l'auteur, tous droits réservés. 17 décembre 2011. 



Le plan



Plan du rez-de-chaussée du château de Bellevue, vers 1750.
Archives Nationales, légende de l'auteur, 19 mars 2011.

L'appartement de madame de Pompadour est situé au rez-de-chaussée.
Celui de Louis XV est au premier étage, le bel étage.
Ces deux appartements ont vu sur la Seine et Paris.





Le  Vestibule


Emplacement du Vestibule.
Archives Nationales.







La Musique,
par Etienne-Maurice FALCONNET (1716-1791),
exposé au Salon de 1751

Mesures : 2,03 m de H : 94 l. et 83,0 de profondeur.
Musée du Louvre, Département des Sculptures, MR 1963.
 
Cette statue a été commandée par la marquise de Pompadour pour une des niches du vestibule du château de Bellevue. Le bloc de marbre a été délivré le 9 juin 1750. Le modèle en plâtre a été exposé au Salon de 1751, n°74.

On y reconnaît les traits de madame de Pompadour.







La Poésie
par Lambert Sigisbert ADAM (1700-1759),
Mesures : 2,07 m de H : 1,13 l. et 87,5 de profondeur.
Musée du Louvre, Département des Sculptures, MR 1742.
 
Cette statue a été commandée par la marquise de Pompadour pour servir de pendant à La Musique de Falconet (MR 1963), pour le château de Bellevue en 1750. L'esquisse a été exposée au Salon de 1743, n°34 (?). Le modèle en plâtre a été exposé au Salon de 1750, n°51. Le bloc de marbre a été délivré le 5 juin 1750, et placé le 8 mars 1752 dans une des deux niches du vestibule du château.

 



Le Salon ou Salle à Manger


Plan du rez-de-chaussée du château de Bellevue, vers 1750.
Archives Nationales, légende de l'auteur.


Cette grande pièce permet de rejoindre le côteau qui descend jusqu'à la Seine.
Elle fait suite au Vestibule et sert également d'Antichambre
à l'appartement de madame de Pompadour.








La face latérale de la Salle à manger, 1749.
Dessin cité par Paul Biver, 1933.

Il est aisé de replacer cette paroi grâce au plan précédent.
La porte de gauche permet de rejoindre le Cabinet de Compagnie.


 
En dessus-de-porte sont placées les oeuvres suivantes de Jean-Baptiste Oudry :

"deux chiens, un brac et un épagneul, un panier à gibier contre lequel il y a un faisan et des lapreaux dessus ;

un chien épagneul en arrêt devant deux perdrix dans les bleds ;

un barbet qui se jette sur des canards et des canichons ;

deux lévriers, l'un frairant un lièvre. On y voit le château de Bellevue dans le lointain.

Alden R. Gordon (2008, p. 47) précise que "la seule peinture ayant survécu est celle des deux lévriers (musée Pouchkine, Moscou). Le paysage représenté dans cette peinture est clairement celui de Bellevue".

 

"Deux lévriers, l'un flairant un lièvre.
On y voit le château de Bellevue dans le lointain."
Musée des Beaux-Arts de Tcheliabinsk, Russie. 
Je remercie Mme Nathalie Makhnovskaya pour m'avoir transmis cette image. 
 

Les glaces adossées au mur du vestibule sont peut-être également surmontées de deux autres toiles, puisque Piganiol assure que l'on voit dans la salle à manger six peintures du maître. Leur format serait ainsi sensiblement le même que les dessus-de-porte.







Le Cabinet de Compagnie
dit aussi Salon de Compagnie,
Pièce d'Assemblée, ou encore Cabinet des Jeux.



Emplacement du Cabinet de Compagnie.
Archives Nationales.







"Face adossée à la salle à manger" et "Face opposée"
Elévation du cabinet de compagnie 1749
Par Jacques Verbeckt et Jacques Rousseau.

Dessin, Paris, Archives Nationales, O1 1533.
Publié par Paul Biver, 1933.







"Face des croisées opposées à la cheminée"
Elévation du cabinet de compagnie 1749
Par Jacques Verbeckt et Jacques Rousseau.

Dessin, Paris, Archives Nationales, O1 1533.
Publié par Paul Biver, 1933.








Face du côté du plateau et des jardins.
Elévation du cabinet de compagnie 1749
Par Jacques Verbeckt et Jacques Rousseau.

Dessin, Paris, Archives Nationales, O1 1533.
Publié par Paul Biver, 1933.

La partie gauche du dessin n'a pas été représentée,
puisqu'elle est identique à la partie droite.


La cheminée est en marbre brèche violette.






Les tableaux du Cabinet de Compagnie

Au-dessus des miroirs, au centre de la pièce, ont pris place les 4 tableaux de Van Loo :
L'Architecture, la Sculpture, la Peinture et la Musique, allégorie des Arts.
On reconnaît Louis XV et madame de Pompadour sous les traits des enfants.

Ces tableaux ont été commandés par madame de Pompadour à Carle Van Loo en 1752.

Deux autres tableaux, plus grands, ornaient la paroi voisine de la salle à manger.



Les 4 allégories des Arts



L'Architecture,
 Carle VAN LOO (1705-1765) Vers 1752-1753
HST 87 x 84 cm. Fine Museum of Arts San Francisco, Legion Honor.

Les enfants sont en train de construire le château de Bellevue !








La Sculpture
Peint par Carle VAN LOO (1705-1765) Vers 1752-1753
HST 87 x 84 cm. Fine Museum of Arts San Francisco, Legion Honor.

Le jeune sculpteur est en train de mettre la dernière main à un buste de Louis XV.









La Peinture
Peint par Carle VAN LOO (1705-1765) Vers 1752-1753,
HST 87 x 84 cm. Fine Museum of Arts San Francisco, Legion Honor.

Sous les traits de la petite fille on reconnaît madame de Pompadour.







La Musique
Peint par Carle VAN LOO (1705-1765) Vers 1752-1753,
HST 87 x 84 cm. Fine Museum of Arts San Francisco, Legion Honor.







Les 2 autres dessus-de-porte

A ces quatre petits tableaux, s'ajoutaient deux autres tableaux plus grands.
Ils sont également peints par Van Loo.




La Comédie
Peint par Carle VAN LOO (1705-1765) 1752.
Musée des Beaux-Arts Pouchkine, Russie, No 742.
Mesures : 122 ? 157 ??.
Insertion du 16 décembre 2011.

Paul Biver a publié une gravure de ce tableau,
mentionnant dans son livre (p. 31) que ce tableau s
emblait perdu.
Or ce tableau est conservé de nos jours en Russie, au musée Pouchkine.

Vous noterez le rentoilage de la peinture, qui est visible dans les angles.
Le format initial était totalement dépendant de la boiserie.

Du fait de son organisation, je pense que ce tableau était placé à gauche.







La Tragédie,
Peint par Carle VAN LOO (1705-1765) 1752.
Musée des Beaux-Arts Pouchkine, Russie. No 741.
Mesures : 121 ? 151 ??.
Insertion du 17 décembre 2011.
 
La Tragédie est couronnée de lauriers ; elle reçoit un poignard de la main d'un enfant ; un autre lui apporte un casque. A ses côtés se voient un sceptre et une couronne ; sur les marches sont posées une urne funéraire voilée et une épée.

La description correspond parfaitement au tableau.
Ainsi, le musée Pouchkine est propriétaire des deux toiles de Bellevue.


Du fait de son organisation, je pense que ce tableau était placé à droite.




Alden R. Gordon (2008, La volupté du goût, p. 48)
se trompe quand il écrit que l'un des deux tableaux est situé
"au-dessus de la porte menant vers le salon de musique".


La Comédie et la Tragédie sont placées contre la même paroi,
qui est celle du côté de la Salle à Manger, ainsi que je le représente ci-dessous.







L'essai de restitution virtuelle
du Cabinet de Compagnie






Essai de restitution virtuelle du Cabinet de Compagnie.
Réalisation de l'auteur, 17 décembre 2011. Tous droits réservés.

J'ai laissé une paroi du dessin de l'architecte pour vous montrer comment je procède.
Madame de Pompadour nous donne ainsi l'échelle de cette pièce.

Le travail sur les couleurs n'est pas encore achevé.
Comparez cet essai en cours avec la version achevée ci-dessous.


Il y a toujours possibilité d'améliorer ou de corriger une restitution 3D.







Essai de restitution du dessus-de-porte de la Comédie de Van Loo
Réalisation de l'auteur, 17 décembre 2011. Tous droits réservés.

La restitution virtuelle nous permet de découvrir toute la subtilité du travail du peintre.
En effet, celui-ci a dû adapter la composition au format biscornu des boiseries.


Grâce à l'insertion, à l'échelle, du tableau en son lieu initial,
des jeux apparaissent immédiatement :
il en est ainsi du petit garçon qui joue de la trompette sur la droite.
Il semble en effet être blotti dans la boiserie elle-même !


On peut ainsi comprendre comment Van Loo a organisé sa composition,
jonglant avec un format qui se trouve bien différent de celui d'aujourd'hui, rectangulaire.








Essai de restitution du salon de Compagnie de Mme de Pompadour, vers 1750.
Restitution graphique de l'auteur, tous droits réservés. 17 décembre 2011. 



La restitution virtuelle permet même de retrouver les fabuleux jeux de miroirs !


On remarque que les deux tableaux du musée Pouchkine
étaient particulièrement bien mis en valeur.
La Comédie et la Tragédie rappellent
bien évidemment les talents de chanteuse et d'actrice de Mme de Pompadour.


Les deux colonnes visibles dans ces tableaux, et placées de manière symétrique,
créaient une architecture feinte en arrière-plan.
On retrouve d'ailleurs ce type de colonne dans le petit tableau représentant l'Architecture.


La taque foyère visible dans la cheminée est celle qui provient de Bellevue,
et qui se trouve conservée au musée d'Art et d'Histoire de la ville de Meudon.

Son modèle devait être identique à toutes les cheminées.
Chose passionnante : le motif ornemental qui entoure les armes de la marquise
est très proche et fait ainsi écho aux encadrements des peintures.






La Petite Galerie



L'Amour essayant une de ses flèches



L’Amour essayant une de ses flèches, 1753
Jacques Saly (1717-1776), marbre
Base sculptée par Jacques Verbeckt
Collection particulière / Photo : D. R.
Cité par Didier Rykner sur La Tribune de l'Art.
 
Cette oeuvre est "un exemple exceptionnel du grand art français du XVIIIe siècle, réalisé par le sculpteur Jacques Saly (1717-1776) et constituant l’œuvre majeure de sa période française, achevée juste avant son départ au Danemark" ; que cette sculpture, dont la facture très soignée et l’exécution éblouissante ont été admirées au Salon de 1753, provient d’une commande de la marquise de Pompadour, grande protectrice des arts de son temps et mécène de la sculpture ; que cette œuvre illustre le sujet de prédilection de la favorite du roi, l’enfant personnifié par l’Amour, et a été installée successivement dans trois de ses demeures : le château de Crécy, le château de Bellevue et l’hôtel d’Evreux, l’actuel palais de l’Elysée ; que cette pièce spectaculaire a conservé son piédestal d’époque, exécuté par un grand nom des arts décoratifs, Jacques Verbeckt ; que ce chef-d’oeuvre statutaire d’une grande rareté, dont l’historique est bien documenté, représente l’une des dernières sculptures en marbre de cette importance réalisées pour l’entourage direct de Louis XV demeurant encore en France en mains privées".
Attendus du classement comme trésor national.

Toutefois, Mariette critiquait cet ensemble dès le XVIIIe siècle.







Le Cabinet ou Salon de Musique


Emplacement du salon de Musique.
Archives Nationales.






Les tableaux de Jean-Baptiste-Marie Pierre

On y trouvait Psyché abandonnée par l'Amour, recueillie par les nymphes
de Jean-Baptiste-Marie Pierre (1714 - 1789).




Psyché abandonnée par l'Amour,
recueillie et consolée par les nymphes

Par Jean-Bapiste-Marie PIERRE (1714-1789)
HST, 83 x 115 cm,

Birmingham City Museums and Art Gallery (inv 3006).


Alden R. Gordon (2008, La volupté du goût, p. 48) pense que deux tableaux non signés
mais attribués à Pierre, et qui sont situés au château de Ménars,
"faisaient partie de la décoration du salon de musique à Bellevue".

Puisque les trois toiles relatent chacune un épisode de l'histoire d'Amour et Psyché.







Les dessus-de-porte de 1767



Les Attributs de la musique civile, 1767
Jean-Siméon Chardin (1699-1779)
Huile sur toile - 112 x 144,5 cm
Paris, Musée du Louvre RF 2010-12 / Photo : RMN
 






Les Attributs de la musique guerrière, 1767
Jean-Siméon Chardin (1699-1779)

Huile sur toile - 112 x 144,5 cm
Paris, Musée du Louvre RF 2010-13 / Photo : RMN
 


Je cite Didier Rykner, que je remercie, qui s'exprime ainsi sur son site La Tribune de l'Art :

"mardi 3 août 2010 – Acquisitions – Paris, Musée du Louvre 

Grâce aux Amis du Louvre et à la générosité des descendants d’Eudoxe Marcille, deux chefs-d’œuvre de Jean-Siméon Chardin [1], peints comme dessus-de-porte pour le château de Bellevue et exposés au Salon de 1767 où ils furent célébrés par Diderot, font leur entrée au Musée du Louvre.

  
Construit pour Madame de Pompadour, Bellevue fut réaménagé après sa mort [2]. Chargé du programme décoratif par Marigny, Charles-Nicolas Cochin écrivait le 15 juillet 1766 [3] : « La salle de musique me paraît demander quelque chose de relatif à sa destination. C’est pourquoi je penserais qu’elle serait convenablement décorée avec deux dessus-de-porte de M. Chardin. Cet artiste atteint à un degré de perfection unique dans son genre. »

 
A la Révolution, on perd la trace des deux toiles qui réapparaissent dans une vente publique en 1853, où elles sont acquises par le collectionneur François Marcille. Elles sont léguées ensuite à son fils aîné Eudoxe dans la famille duquel elles sont restées jusqu’à nos jours.

 
Ces deux tableaux viennent rejoindre au Louvre les Attributs des arts et les Attributs de la musique, deux dessus-de-porte peints par Chardin pour le château de Choisy, de dates proche (1765) et de dimensions comparables qui forment, avec celui de l’Ermitage réalisé en 1766 pour l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg, un ensemble cohérent dont Pierre Rosenberg a écrit, en les comparant à ceux peints au début des années 1730 pour le comte de Rothenbourg (deux sont conservés au Musée Jacquemart-André [4], deux autres appartiennent également encore aux descendants d’Eudoxe Marcille [5]) : « Plus rien de la somptueuse et quelque peu chaotique richesse des premières toiles, du lyrisme incontrôlé ; une rigueur de peintre cubiste, un sens de l’harmonie, une pratique parfaitement maîtrisée de la théorie des rappels les a remplacés. Mais la grandeur de Chardin est de ne jamais abdiquer devant les impératifs de l’emplacement prévu pour ses toiles, de la destination finale de ses créations. Jamais il ne glisse vers le décoratif, ne tombe dans la décoration. En fait, jamais Chardin n’a été plus peintre que lorsqu’il a eu à exécuter ces œuvres de commande".

Notes

[1] Rappelons que son prénom n’est pas Jean-Baptiste Siméon, mais Jean-Siméon, contrairement à ce qu’on écrivait souvent de son vivant et jusqu’à aujourd’hui - et même sur ce site dans des articles précédents.

[2] Comme nous le précise aimablement Gérard Mabille, Bellevue avait été vendu à Louis XV par Mme de Pompadour dès 1757. Ce n’est qu’après la mort de Louis XV en 1774 que Louis XVI cèda le château à ses tantes, Mesdames, les filles de Louis XV.

[3] Cité dans le catalogue de l’exposition Chardin du Grand Palais à Paris en 1979, p. 347.

[4] Les Attributs des sciences et Les Attributs des arts, n° 29 et 30 du catalogue de 1979, p. 149-152.

[5] Instruments de musique et perroquet et Instruments de musique et corbeille de fruits, n° 27 et 28 du catalogue de 1979, p. 146-149.






L'Appartement de Mme de Pompadour



La chambre dite "à la Turque"


Plan de la chambre de Mme de Pompadour.
Archives Nationales.






Les dessus-de-porte de Carle Van Loo


Une sultane buvant du café, (ou la Sultane)
dessus de porte de la chambre à la Turque de Mme de Pompadour
Carle Van Loo (1705-1765) vers 1752.

HST 120 x 127 cm, conservé au Musée de l'Ermitage, Saint-Petersbourg  INV 7489
Copie conservée au Musée des arts décoratifs, Paris, INV 26545







Deux sultanes faisant de la broderie (ou la Confidente)
dessus de porte de la chambre à la Turque de Mme de Pompadour
Carle Van Loo (1705-1765) vers 1752.

HST 120 x 127 cm, conservé au Musée de l'Ermitage, Saint-Petersbourg  INV 7490
Copie conservée au Musée des arts décoratifs, Paris, INV 26545


 

Un troisième tableau, plus petit,  et occupant le trumeau au-dessus de la glace entre les deux fenêtres, était placé au sein de la chambre :
"Une Turque jouant d'une espèce de guitare".


Paul Biver mentionne la toile comme perdue, mais le tableau peut être rapproché de la sultane jouant de la guitare dont je publie l'image ci-dessous, mais dont je n'ai pas les dimensions. Il devrait s'agir du tableau de Bellevue : 
 




La Sultane, par Carle Van Loo,
collection particulière. 
Localisation qui m'est inconnue. 


L' "espèce de guitare" est en réalité un Saz. 
(Pour en savoir plus sur le Saz, contactez Jérôme Cler, professeur à la Sorbonne). 
Ce qui montre le souci de vérité dans la représentation.  


Helge Siefert a découvert que l'opéra Tancrède permettait de comprendre le sens de ces toiles pour madame de Pompadour et Louis XV. Madame de Pompadour avait en effet joué le rôle de la sultane Herminie au théâtre des Petits-Cabinets de Versailles le 10 décembre 1748. 




 

Le projet de tapisseries des "Modes du Levant"
 

Mme de Pompadour a demandé à son frère, le marquis de Marigny, de commander à Carle Van Loo les cartons d'une suite de tapisseries développant et complétants les deux dessus-de-porte. Ces oeuvres sont décrites par Lépicié en mars 1754. Mais Van Loo n'exécutera jamais la commande. C'est son neveu, après la mort de l'artiste, qui peindra quatre des 5 cartons. Les tapisseries ne seront jamais tissées pour Mme de Pompadour. Mais on en trouve conservées au château de Compiègne, dites "les Tentures au costume Turc", datées vers 1774 (voir "le travail chez la Sultane" et "la toilette de la Sultane").


 


"La toilette de la Sultane"
d'après le tableau d'Amédée Van Loo conservé au musée Chéret à Nice. (1783 pour le vase)
Nicolas-Pierre Pithou, le Jeune (1750-1818), d'après Charles Amédée Philippe Van Loo (1719-1795)
Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon V 5141
 

"Dans le premier tableau, on pourrait représenter une sultane à sa toilette, entourée de ses suivantes : les unes occupées à la coiffer, d'autres à préparer ses ajustemens, et le reste employées à brûler des parfums. La scène se passeroit dans un appartement où le peintre donneroit carrière à son imagination pour la richesse des ameublemens et le goût de la décoration".





 


"La sultane donnant ses ordres aux Odalisques"
d'après le tableau d'Amédée Van Loo conservé au musée Chéret à Nice (1786 pour le vase)
Nicolas-Pierre Pithou, le Jeune (1750-1818), d'après Charles Amédée Philippe Van Loo (1719-1795)
Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon V 5142


"Dans le second tableau, on feroit voir des odalisques s'amusant à différents travaux agréables, comme de broder, de travailler en tapisserie et de filer. D'autres femmes d'un ordre inférieur prépareroient des laines, des soyes, du fil d'or et d'argent. Les odalisques auroient pour attelier une grande salle dont les fenêtres donneroient sur un verger délicieux".




 


"Le déjeuner de la sultane"
d'après le tableau d'Amédée Van Loo conservé au musée Chéret à Nice (1783 pour le vase)
Sèvres, Cité de la céramique MNC 23275
 

"Le troisième tableau représenteroit une sultane, fumant et prenant le caffé avec ses favorités dans un bosquet embelli de fontaines rustiques, de caisses de jasmins et de grenadiers. Pour jeter plus de variété et de contraste dans l'ordonnance du tableau, on feroit servir la sultane et sa suite par des ennuques noirs et par des nains".




"Le quatrième tableau auroit pour sujet un concert de voix et d'instrumens, exécuté à la manière du pays par de belles filles, toutes habillées plus richement les unes que les autres. Cette musique se fera dans un grand sallon rond, décoré de glaces et d'arabesques".




"Le cinquième tableau donneroit l'idée d'une fête galante qui se passeroit dans les jardins du sérail. Des odalisques en feroient les honneurs : les unes formeroient des guirlandes de fleurs, d'autres orneroient la statue de l'Amour placée dans une niche de mirte, et le reste de la troupe danseroit au son des tambours de basque et des castagnettes. Un buffet de verdure, couvert de différens fruits, que des esclaves africains arrangeroient, acheveroient de fournir au peintre la diversité des tons pour les chairs et pour le goût des étoffes".


 






Collection de la comtesse Biver. Publié par Paul Biver, ill. 10.

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